Posté le 15/12/2019
Ils voulaient leur cadeau
On a retrouvé, dans cet énième derby, des facettes que les deux camps revisitent, sans peut-être très bien s’en rendre compte. Au bout d’explications plus fermées que lors des autres matches de la saison, c’est souvent un Besançon Foot plus mature, qui en sort grandi. Ce samedi, il a tout simplement semblé meilleur (1-2).
Ni trop de respect ou de crainte (janvier 2017), ni pas assez (mars 2019). Les joueurs du Besançon Foot ont simplement été justes. Leur investissement leur a servi, avant Noël, une récompense qu’ils méritaient et c’est très certainement une leçon. Serein et pro, à l’image de Hervé Genet et son staff, déterminé et inspiré, à l’instar du président Carl Frascaro, tout ce groupe a tout fait pour réussir un rendez-vous qu’il imaginait comme un baromètre.
Les Bleus aborderont donc le début d’année prochaine sur le podium et cela semble logique, eux qui ont occupé cette place (3e), la moitié du temps, depuis août. « Ils construisent depuis un petit moment » a analysé Jean-Marc Trinita, le coach du Racing. Un fil conducteur que l’on a donc retrouvé sur le billard (quel bonheur) de Léo-Lagrange. Dans sa composition de départ, le Besançon Foot n’avait strictement rien voulu changer. Sans peur au début, sans reproche à la fin. Circulez, les Bleus sont passés.
Ils ont fait ce qu’ils avaient prévu de faire
Comme un symbole que ces derbys collectionnent, c’est un ancien du Racing, qui avait commencé à faire bien des misères à ses anciennes couleurs. Amine Hakkar, suite à un ballon récupéré par un Kiala auteur de son meilleur match de la saison, sur son côté droit, médusait Horiot, par cette frappe lobée qui finissait dans la lucarne opposée (0-1, 26e). Pour des raisons intimes, ce petit bijou valait de l’or.
Le scénario du match renvoyait à une certaine logique pour un Racing assez en difficulté sur les côtés, en particulier le gauche, où El Katch et surtout Mazeghrane devaient compenser le dézonage permanent d’Albina, en strict sur Dias. « Ce n’est pas ça qui fait perdre le match, car on n’a pas tant vu Dias que ça » s’est convaincu Jean-Marc Trinita, en revanche plus déçu d’avoir vu ses garçons mordre insuffisamment dans la bataille. Ils ne furent en réalité pas malheureux d’égaliser avant le repos, dans une période atone, y compris pour les joueurs de Genet « moins bons dans le jeu que contre Gueugnon ou Auxerre, par exemple ». M’Bimba, costaud derrière, s’était mué en artificier sur corner, après avoir été marqué de trop loin par Dirand (1-1, 41e).
Frustration transformée en confiance
Un mal pour un bien, peut-être. Car le passage par les vestiaires fit du bien aux Bleus, sûrs de leur coup. « On savait qu’on était supérieurs » a fait revivre, après coup, Amine Hakkar. Pour diluer la force de sa prise en individuel, le meneur de jeu avait été justement replacé, par son coach, entre les centraux. Pour le Racing, et malgré les belles promesses des Albina, Robert and co, le piège s’était refermé, d’autant que son duo offensif était totalement mis sous l’éteignoir, par la charnière Pillot-Dirand.
Harassés et pris au pressing, les « Rouges » étaient punis après une relance de Horiot. Un une-deux plus tard, classique du genre entre un Dias formidable passeur sur le coup, et un Mebrak si fin : et le tour était joué (1-2, 59e). Le Besançon Foot, avec Dias, allait ensuite être plus proche du 3-1 qu’autre chose. Il aurait pu s’en mordre les doigts si la dernière tentative de Boudiba n’avait pas promptement été repoussée par Vauthey (90e+5). Mais la victoire est revenue à celui qui la méritait le plus. Le Besançon Foot peut partir en vacances avec la sérénité qui l’a accompagné ce samedi.
Maxime Chevrier