Posté le 01/12/2019
Fallait pas les énerver !
L’évocateur succès (5-0) bisontin face à Jura Dolois révèle autant un évident potentiel, chez les hommes de Hervé Genet, qu’un certain bienfait de l’immense frustration qu’ils avaient accumulée, dernièrement. Cette équipe n’était pas à enterrer et est bien vivante.
Le foot va si vite. Se le rappeler pourrait autant convoquer à la prudence qu’aux possibles promesses. Le Besançon Foot a la chance, aujourd’hui, d’être un témoin privilégié de la versatilité des choses. Lui qui a si peu été vernis, qui a aussi tant donné le bâton pour se faire battre, dans un terrible enchaînement entre octobre et novembre, a sorti sans conteste son meilleur visage, devant une équipe de Jura Dolois qui a, en quelque sorte, payé pour les autres.
En première mi-temps, surtout, les Jurassiens ont beaucoup souffert et ne furent pas loin, même, de boire le calice jusqu’à la lie. Qu’avait-il changé, dans cette équipe bisontine, pour que le constat soit aussi fort ? Le réalisme. Enfin le réalisme. Le même qu’avaient eu Gueugnon et Auxerre, face aux Bisontins, dans des rencontres dont on a bien en tête les contenus… Prenez cette rage, qu’il faudra durablement garder, ajoutez-y de la froideur devant le but, et vous obtenez, donc, cette précoce ouverture du score. Une merveille qui rappelait à quel point l’association Dias-Mebrak est, dans ces conditions, évidemment incontournable. Côté gauche, en percussion, le second avait caviardé le premier, qui allait ensuite faire mieux que lui rendre (1-0, 6e).
Qu’est-ce que c’est mieux, quand ils sont libérés…
Mal parti, Jura Dolois ne savait pas qu’il allait surtout très mal arriver. Lui qui ne mit pas une fois en danger Vauthey (« On a été très inoffensifs en première période » dixit Hervé Saclier, le coach jurassien), dans le premier acte, avait joué à se faire peur, avec des relances courtes qui avaient failli coûter à Bianconi et sa défense, mise sur le grill par un virevoltant Trousseau (20e et 23e). Le break finissait par arriver avec Mebrak (2-0, 32e), filou sur le coup. « L’avantage était complètement mérité à la mi-temps » retenait le buteur bisontin, qui allait profiter de la suite, comme son équipe, pour s’exorciser.
Symbole que cette fichue pièce a peut-être fini de retomber du mauvais côté, Besançon s’accrochait, avec ce brin de réussite qui lui fit tellement défaut, il y a peu. L’entrée en jeu de Nowa et le retour à un 4-4-2, côté visiteur, avaient pourtant semé le trouble, contenu par un rassurant Vauthey, dans le but (57e et 67e). Dans cette configuration, face à une équipe joueuse et dont il faudra, à son tour, prévoir la révolte, les Doubistes allaient se régaler. Devant, le « pouvoir offensif » loué par Hervé Saclier, faisait la différence, sur des actions directes et très épurées.
Le troisième but était, à ce titre, un modèle du genre, avec un centre de Cyprien, remisé au deuxième poteau par Dias, heureux d’offrir l’offrande à Mebrak (3-0, 78e). Dès lors, la messe était dite. Pas le récital d’un collectif, qui se libérait totalement. Sans pression, le Besançon Foot dévoilait alors bien des choses. Diaby, à l'abatage encore colossal dans l’entrejeu, signait son premier but sous le maillot bleu, d’une merveille de frappe lointaine, que Bianconi ne pouvait qu’accompagner dans sa lucarne (4-0, 81e). Et vu qu’Atangana, à peine entré en jeu, délivrait une passe-dé à Mebrak (5-0, 90e), on se disait vraiment que les astres étaient cette fois alignés. A croire qu’il faut savoir perdre et enrager, pour mieux apprendre à regagner…
Maxime Chevrier