Posté le 10/09/2018
Plus costauds
que barjots
Cette équipe du Besançon Foot, invaincue après quatre matches contre des valeurs sûres de National 3, ressemble vraiment à quelque chose. Elle est, en plus, singulièrement montée en puissance, samedi à Sochaux (0-0). Les valeurs et la solidité affichées sont aussi la récompense de la force de conviction d’un homme : Hervé Genet.
Ils ne sont pas experts, encore moins invincibles. Mais quelque chose de rare semble durablement pouvoir les unir. Pour n’avoir encaissé qu’un petit but en quatre matches (NDLR : aucun même depuis près de trois matches et demis), les Bisontins ont fait passer un message : ils seront bien difficiles à bouger cette année. La concurrence s’en est, elle-même, persuadée. « Leurs résultats contre Louhans et Gueugnon l’indiquaient. J’étais en plus allé les voir une fois. Quelque chose a changé, dans cette équipe » a confié Omar Daf, l’entraîneur sochalien.
Car au-delà d’un classement - encore peu révélateur - qui place le Besançon Foot en queue du bon peloton, c’est le parcours franchi jusqu’ici sans embuche, qui renseigne le plus. Besançon savait son début de saison pratiquement indigeste avec, pour les six premières journées, les six équipes qui (hormis Pontarlier, promu en N2 et Dijon, qui sera rencontré juste avant Noël) avait terminé devant lui, en mai dernier. Faire plus dur était compliqué, mais la façon dont les partenaires de Lucas Cuenin sont en train de monter en régime promet. Avant de souffrir, dans le dernier quart d’heure de la première mi-temps, et même s’ils avaient concédé une très chaude occasion (tête d’Archimède sur le poteau, 10e), la première demi-heure bisontine a ressemblé à celle d’une équipe en pleine bourre, qui joue (bien), tente. « Un plaisir » a bien résumé le capitaine doubiste.
Ils n’en étaient vraiment pas loin…
Aux points, Besançon, a contrario de sa première sortie logiquement prudente à Louhans, aurait ainsi mérité de gagner. « Mais c’est un point de pris et non deux de perdus » corrige vite Hervé Genet. L’entraîneur bisontin semble habité d’une foi inébranlable, mais à la fois très rationnelle. Pour l’heure, il est surtout « satisfait de l’envie qu’ont les joueurs depuis le début de saison ». Elle se ressent dans toutes les lignes, jusqu’à un M’Baiam, franchement excellent (et tellement puissant), dans son registre de fixation. A deux reprises, l’attaquant tchadien aurait pu, sans un excellent Bermond, dans les buts sochaliens, rentabiliser tous ces efforts (19e et 60e).
Dans la lignée de la solide prestation face à Gueugnon, les « Bleus » venaient, donc, de livrer leur match le plus abouti, qui aurait, également, pu être concrétisé, en fin de rencontre, par les tentatives aux 16 mètres de Machado (84e), puis Calonge (89e). Mais les regrets étaient finalement mesurés, à l’instar de cette action dans la surface sur Dirand, qui avait paru litigieuse (67e), mais qui légitimait le jugement de M. Pardal. Sans parler d’une dernière situation de contre qui aurait pu clouer, certes injustement, les Bisontins (90e+1). De regrets à espoirs, il ne semblait y avoir qu’un pas. A condition que les costauds le restent, dans leur fin de marathon qui les verra « enchaîner » Auxerre (2e l’an dernier) et le Racing (3e), pour les deux prochaines affiches à Léo-Lagrange. Rendez-vous est pris.
A Méziré, Maxime Chevrier