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Posté le 12/04/2020

Confinement : parole au staff



Coronavirus oblige, comme (presque) toute la France et plus de la moitié de l’humanité, le Besançon Foot se retrouve à l’arrêt forcé. Première partie avec les membres du staff : comment vivent-ils cette période de confinement ? Comment occupent-ils leurs journées, et quelles consignes ont-ils donné aux joueurs ? Nous les avons interrogés, bien évidemment par téléphone.


 
Même confiné et sevré de son rôle de grand manitou des entraînements, le coach du Besançon Foot, Hervé Genet, n’a rien perdu de sa verve. La voix est assurée. Le ton, volontaire. « On est tous logés à la même enseigne. La situation fait que je me tiens très régulièrement au courant, en appelant des gens du club, et mes joueurs bien entendu. Avec mon staff, on a mis en place un programme d’entraînement individuel pour les joueurs, avec spécifiquement du gainage, du renforcement musculaire avec des exercices de squat, des exercices de cardio… Tout ça un peu sous forme de défis entre les joueurs, pour conserver un lien et créer de l’émulation. »

« Mots croisés, lecture et télé » rythment également les journées du « druide vosgien ». Des loisirs simples et agréables « un peu comme tout le monde » pour celui qui reconnaît sa chance d’habiter à la campagne. « C’est vrai que du coup, je peux aller dehors plus facilement. Je me sens globalement moins enfermé que si j’étais en ville. » Ce qui n’empêche pas un « sentiment de manque par rapport au foot, où tout est réglé au niveau des horaires et des objectifs ». La voix du coach se fait plus douce et mélancolique quand il évoque ses enfants. « Ne pas les voir, car ils sont désormais grands et ne vivent plus à la maison, cela me manque aussi. Mais j’ai ma femme qui est heureusement avec moi. » Ce qui pousse finalement à positiver et à se rendre à l’évidence. « Il y a logiquement un vide général, mais on ne va pas se plaindre, il faut attendre que ça aille mieux. »
 

« On implique tous nos licenciés et on pense à eux »

 
L’entraîneur adjoint Vincent El Yacout met lui aussi l’accent sur la famille et son importance. « Je profite de la période pour m’occuper encore plus de mes deux filles », ce qui ne l’empêche pas de prendre du temps pour lui. « Cela permet de faire autre chose au quotidien. Je lis un peu, je fais des choses que je n’ai pas le temps de faire en temps normal, en fait. Bien sûr, je discute avec mes collègues des autres clubs pour échanger sur cette situation inédite. »

Un quotidien où il n’oublie pas de rester au contact des joueurs. « Je les ai très souvent au téléphone. Bien évidemment, ils ont des fourmis dans les jambes, le ballon leur manque… Je fais souvent le point avec eux sur les entraînements individualisés qu’on leur propose avec le coach. En tout cas, le positif, c’est que les joueurs restent prêts pour une éventuelle reprise, on met en place ce qu’il faut, et tout le monde participe en donnant son avis. On fait également le bilan de ce qui a déjà été réalisé dans la saison. » Un vrai travail de fond pour le coach adjoint, en permanence à l’écoute de ses protégés. « Pouvoir échanger avec eux est primordial pour avoir ainsi leur ressenti par rapport à ce confinement. Je sais que les joueurs abordent cette période avec sérieux, ils sont concernés et solidaires. »

Autre initiative intéressante pour renforcer l’esprit d’équipe et rassembler toutes les composantes du club, celle qui consiste à envoyer des programmes d’entraînement aux éducateurs pour les catégories U14 à U18. A ces derniers ensuite de les transmettre à leurs jeunes pousses. « C’est comme du travail à la maison en quelque sorte, avec ce concept de ‘foot à domicile et en famille’. Comme cela, semaine après semaine, on continue à impliquer tous nos licenciés, en montrant aussi qu’on ne les oublie pas. »
 

« Montrer que la patience est une qualité… »

 
Un point de vue partagé par Jean-Luc Manso, l’intendant de l’équipe première. « Il faut que le club, à l’image du pays tout entier, reste soudé dans l’adversité face à ce drôle de moment. » souligne celui qui respecte à la lettre les consignes liées au confinement. « Je ne sors pratiquement pas, je profite de ma terrasse et des oiseaux, de cet inlassable spectacle de la nature, même si j’ai des regrets de ne pas pouvoir aller dans mon jardin en Haute-Saône. » Mais les journées sont cependant bien remplies. «  Je lis le journal, je bouquine et je prépare les repas. De quoi être suffisamment occupé pour ne pas regarder les journées défiler avec passivité et anxiété. »

Un autre qui ne s’ennuie pas, c’est bien Dominique Sanches, le coach des gardiens. Surtout qu’il a conservé son activité professionnelle, avec les horaires et déplacements habituels « même si la période est calme », forcément. Du coup, il ne participe pas totalement à l’élaboration des entraînements de l’équipe, mais cela ne l’empêche pas de « prendre régulièrement des nouvelles » et à encourager les joueurs pour « mettre le paquet sur les exercices physiques ». Lui-même souffre un peu de « ne plus pouvoir aller en salle de sport ou à la boxe », mais « s’entretient à la maison ». En famille d’ailleurs, en compagnie de ses deux enfants. « On bosse sur le renforcement musculaire, on fait du gainage. Mes gamins en ont besoin, ma fille étant gardienne de hand et mon gamin gardien au foot… Je mets en place des entraînements spécifiques avec eux, une heure par jour, environ. »

Une situation de confinement bien vécue par « Dom » globalement, qui admet quand même qu’elle lui fait « prendre du recul sur la vie en général ». Avant de développer son propos. « On prend conscience de choses qu’on faisait un peu par automatisme, un peu contraints parfois, et que finalement, elles nous manquent désormais. » Mais la note se veut tout de même positive, l’idée étant d’aller de l’avant. « On espère que l’avenir va s’éclaircir un peu dans les semaines qui arrivent. »

Au nom du staff du Besançon Foot, c’est finalement à un Hervé Genet, plutôt philosophe, que revient la conclusion sur l’actuelle période de confinement. Comme une sorte de morale à en tirer. « Dans un monde qui va parfois trop vite, il faut aussi montrer que la patience est une qualité. » De quoi méditer, et ainsi s’occuper en partie, pour la suite des événements…

 Benjamin Gonnot


Besancon FC





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