Posté le 13/12/2019
Rafael Dias : « Je ne suis pas un héros »
Il est arrivé au Besançon Foot en octobre 2018, auréolé d’une carrière en pro déjà conséquente, avec près de 120 matches en Ligue 1, Ligue 2 et National. Mais le milieu offensif, indéniable leader technique de l’équipe, n’a jamais voulu endosser un rôle de joueur « star. Avant le derby contre le Racing, club qu’il a également fréquenté, il semblait logique de donner la parole à un certain Rafael Dias.
D’aussi loin qu’il se souvienne, Rafael Dias a toujours eu un ballon entre les pieds. « Quand j’étais petit, pour mon anniversaire, on m’offrait généralement un ballon, ce qui me rendait le plus heureux au monde. » Le foot, il l’a donc dans le sang dès l’origine, une vraie passion, et même plus que cela. « Pour moi, c’est toujours un plaisir de m’entraîner et de jouer. Il y a quelque chose de réellement inexplicable, c’est ce que j’aime faire le plus au monde et j’ai l’immense chance de pouvoir jouer autant que je veux. J’en suis conscient. Et j’espère le faire le plus longtemps possible. »
Que de chemin parcouru en effet, depuis ses tout débuts vers l’âge de six ans au FC 4 Rivières 70, puis son entrée au centre de formation du FC Sochaux, à douze ans, et un premier match en pro à 19 ans. « Cela a été des moments inoubliables, où j’ai aussi rencontré des personnes formidables comme Francis Gillot qui m’a lancé dans le grand bain, mais aussi Hervé Renard, Mécha Bazdarevic ou encore Eric Hély. » Des coaches qui lui ont d’ailleurs transmis ce goût pour la chose tactique et son naturel très communicatif dans le jeu. « Quand j’ai quelque chose à dire… je le dis. » martèle-t-il en s’amusant, même s’il tient à mettre les choses au clair: « Je ne me sens pas spécialement avoir un rôle de leader sur le terrain, même si je parle beaucoup à mes coéquipiers. Leader technique, bien sûr, mais sinon, je ne cherche pas à être le « héros » du match : je suis toujours dans une optique collective pour aider l’équipe et le club. »
« Au Besançon Foot, j’ai trouvé un groupe uni »
Tout ça, à travers une relation privilégiée avec son entraîneur actuel, Hervé Genet, qui a su parfaitement s’y prendre avec lui. « Le coach me fait confiance et je lui rends cette confiance du mieux possible sur le terrain. Il a l’avantage de savoir comment me gérer et d’être très à l’écoute. Il a tout simplement compris mon fonctionnement, quel joueur j’étais, et quelle était ma psychologie… » Encore une autre formule trouvée, testée et approuvée à l’actif du « druide vosgien » donc, à la tête d’un groupe qui « vit bien, dans une ambiance de travail idéale, et où les nouveaux arrivants se sont bien intégrés. »
Et même si « le début de saison est mitigé », le joueur trouve encore des motifs de satisfaction, y croyant dur comme fer pour la suite. « On remonte bien la pente, on s’est remis à l’endroit. On va continuer sur cette lancée, en occupant le haut du classement, la saison est encore longue… » C’est toujours cette même pensée positive qui l’anime quand il évoque son arrivée au club, pour lequel il nourrit d’ailleurs beaucoup d’ambition, mais aussi de l’affection. « J’ai trouvé au Besançon Foot un groupe très fort, uni, comme une bande de potes, ce qui est rare maintenant. Donc ce n’est que du bonheur pour moi. Le club grandit et je suis fier de porter son projet dans une ambiance saine, presque familiale. Tout est là pour qu’on avance tous ensemble. »
Alors, dans une certaine forme de continuité, le derby qui s’annonce contre le Racing, où il a passé presque une saison, sera « un bon match à disputer mais surtout à gagner » toujours avec un état d’esprit serein, posé et positif car « le foot, il ne faut pas que ce soit la guerre ». Rafael Dias insiste bien là-dessus, et met les points sur les « i » encore une fois. « Personnellement, je n’ai aucune animosité envers le Racing, je ne suis absolument pas dans une logique de rancune ou quoi que ce soit. Le match sera sûrement plaisant, entre deux équipes ambitieuses, qui vont tout faire pour l’emporter. En tout cas, on est super motivé. »
Difficile de ne pas conclure un entretien avec le milieu bisontin sans évoquer un après-football, à la fois si loin et si proche, mais qui semble déjà beaucoup le faire cogiter. Rien d’étonnant donc, à ce qu’il évoque son aspiration à devenir coach à son tour : lui qui aime rendre hommage à ceux qui l’ont formé, la boucle serait en toute logique, bouclée. « C’est vrai que j’y pense, même si je n’ai pas encore trente ans, et que je suis dans la fleur de l’âge pour ma carrière, en tant que joueur. C’est pourquoi, je prépare en ce moment le Brevet d’Entraîneur de Football, avec l’idée de passer plus tard de l’autre côté de la ligne. » Une autre façon, à l’avenir, de garder le ballon, plus tout à fait dans les pieds certes, mais encore tout près de lui.
Benjamin Gonnot