Posté le 26/08/2019
Outragés, ils ont fini par se libérer
Réduits à dix dès la quatrième minute, dans un match face à Morteau-Montlebon par conséquent devenu compliqué pour eux, les Bisontins, toujours solidaires et par moments brillants, ont décroché et tenu un succès (1-0) qui pourrait être charnière.
Dans l’adrénaline sportive, le plus souvent, il n’y a rien de plus beau qu’une victoire arrachée dans la difficulté. Celle que le Besançon Foot a obtenue, face à son voisin de Morteau-Montlebon, en fait partie. Avant tout parce qu’elle l’a été à dix contre onze, pendant plus de 90 minutes, arrêts de jeu compris. « Mais même à dix, il y avait une nette différence de niveau » a reconnu, sans se cacher, Sébastien Mazzotti, le coach mortuacien.
Difficile de lui donner tort. Samedi, Besançon était au-dessus. L’aurait-il encore davantage été avec Dias sur le terrain ? On ne s’interdira pas de le penser, mais l’essentiel, à froid, est ailleurs. Jugée soit sévère soit dommageable et évitable, l’expulsion du meneur de jeu bisontin, lequel va indéniablement manquer, doit faire réfléchir. Cette formation bisontine, qui a des capacités certaines, doit définitivement apprendre à durablement se canaliser, si elle veut grandir ensemble. Seule cette maturité pourra reléguer, au second rang, les obstacles (ou faits de jeu…) que les Bleus rencontreront sur leur chemin.
On a aimé les valeurs de cette équipe
Il faut d’ailleurs relever que les partenaires de Victor Pillot, une fois outragés, ont su se remettre, seuls comme des grands, dans le bon sens de la marche. Samedi, ils ont directement appliqué, après l’expulsion précoce, le schéma qui apparaissait nécessaire pour, d’une part « ne pas sombrer » dixit Siyar Batgi, mais, mieux, dégager un visage cohérent et possiblement menaçant. Dans le jeu, autour du régulier Diaby, le Besançon Foot a d’abord été appliqué, avec deux lignes de quatre disciplinées et drivées par l’impeccable duo défensif Dirand-Pillot, qui représente peut-être la meilleure satisfaction de ce début de saison.
La prise de confiance (et de conscience) progressive a sans doute été permise par l’inoffensive prestation mortuacienne, jugée « inquiétante » par son entraîneur, mais il y avait là une véritable récompense, côté bisontin. Après la débauche d’énergie à Sochaux (2), ce groupe, dont on a aimé les valeurs opiniâtres et guerrières, méritait ce succès. Le but, superbe, d’un Batgi astucieusement servi par Mebrak, suite à une remontée de balle de Diaby (1-0, 54e), l’a donc rendu un peu plus beau. Une semaine avant d’aller défier, chez lui, une équipe d’Is-Selongey chez qui on ne vient jamais dicter sa loi comme ça, se dire que le Besançon Foot est là, prometteur et fidèle au rendez-vous, est une belle façon de lancer cette saison qui a pour l’instant, et c’est bien, comme des airs de continuation…
Maxime Chevrier