Posté le 11/11/2018
Cruelle loi du genre
Ont-ils eu un peu la peur de bien faire, que connaissent souvent les bizuts ? Ont-ils au contraire eu tendance à être un peu trop sûrs d’un acquis insuffisant ? Toujours est-il que les Bisontins, qui avaient eu l’entier mérite de faire le plus dur, ont dû, bien amèrement, céder un succès bien cruel (1-2), au co-leader Montceau.
Quand on l'a vu prendre son élan, se préparer à armer cette frappe lourde dont Rafael Calonge a le secret, on a vite compris que l'instant allait être touché par la grâce, que la divine idylle allait se prolonger, pour les Bisontins. Trajectoire parfaite et but exceptionnel, à 30 bons mètres, il avait donc fallu ça, à l'orée du premier acte, pour débloquer une première fois la partie (1-0, 45e+1).
Il n'y avait, dans tout ça, rien de bien surprenant tant il était écrit que ce choc de haut de tableau avait de fortes chances de se jouer sur un détail. Ce pouvait être un exploit et/ou une erreur individuels, un fait de jeu ou un coup du sort. On n'a pas été déçu (sic). A la pause, donc, Besançon menait et c'était franchement mérité. Venus pour « retrouver un équilibre », les joueurs de Jean-Philippe Forêt, très bas dans leur 5-3-2, n'avaient fait mystère ni de leur « crainte », ni de leurs intentions sécurisantes. « Mais au final, il l'emporte et a eu raison » admettait froidement Hervé Genet.
Un cher apprentissage, qui doit servir
Heureux, le succès montcellien est frappé du sceau de la réussite. C'est un fait. « Ce n'est pas un hold-up, on a su être plus haut en deuxième mi-temps » a nuancé le coach montcellien. C'est vrai aussi, car les Bisontins, « contrairement aux consignes à la mi-temps », se sont « plantés à essayer de gérer un avantage trop mince », dixit leur coach. De même, le but victorieux du précieux Goncalves, sur une volée pure, ne devait strictement rien à personne (1-2, 84e). Mais il est bien possible de penser que Montceau ne serait pas revenu dans le match sans cet incroyable coup de pouce du destin. Sur un ballon presque anodin, l'infortuné Cuenin, en « voulant dégager » le ballon, trompait un Vauthey impuissant (1-1, 76e).
But casquette pour les deux protagonistes, si précieux dans ce début de saison, que l'on avait retrouvés un peu plus tôt. Face à M'Vondo, qui avait filé après une intervention ratée du capitaine bisontin, le portier des Bleus avait fait le boulot (50e). Depuis le début de la saison, c'était en général cette parade décisive, un tournant du match, suffisant. Et il faut croire, comme l'ont pensé après coup coach et président bisontins, que les Doubistes ont dû, eux-mêmes, s'en persuader. Une erreur. Le Besançon Foot apprendra sans doute de ça, lui qui n'était, sans doute aussi, pas encore préparé à tout assumer.
L'analyse renvoie à une évidence, après un premier tiers de saison qui a vu ces garçons se dépouiller avec valeurs : il ne s'agit d'incriminer personne, surtout pas des joueurs et un staff qui ont eu tendance, jusqu'ici, à maximiser leurs résultats. « Ce n'était pas simple, non plus, de se passer de quatre potentiels titulaires » a rappelé Hervé Genet. Dans ces circonstances et après avoir témoigné, face au co-leader, d'une supériorité dans le jeu dans les 25 premières et les 15 dernières minutes (NDLR : 60% de possession au total), il n'est pas interdit de penser que de belles choses sont encore autorisées. Incontestablement, il faudra, pour cela, plus peser offensivement, via un investissement (courses, appels, décrochages, centres, travail de repli) individuel supérieur. Car ce samedi, face à un Scanella qui a su sortir les deux parades réflexes (Gueye et Adjakly) qu'il fallait, les locaux, hormis leur dernier va-tout, n'avaient réellement été dangereux que sur phases arrêtées. Ce qui explique aussi que Calonge qui, par l'extrême beauté de son geste, aurait tant mérité de ne pas être, samedi, un buteur pas décisif, est le meilleur réalisateur (3) d'une équipe qui pourra toujours s'appuyer sur une nouvelle arme : le goût de la revanche.
Maxime Chevrier