Posté le 03/10/2018
Dias : « Mes ambitions sont intactes »
Pour le Besançon Foot, c’est une arrivée hors du commun. Rafael Dias (27 ans), qui n’a pratiquement connu que le monde professionnel ces dernières années, la relativise. L’ex-Sochalien, qui n’a pas perdu de vue toute idée de haut niveau, a simplement laissé parler son cœur.
Souvent, quand un ex-joueur de Ligue 1 revient filer un coup de main dans le monde amateur, on se dit que les moins de 20 ans ne pouvait pas connaître, ce temps-là. Pas cette fois. Et c’est ce qui rend la signature à Besançon de Rafael Dias exceptionnelle, à l’échelle du cinquième niveau national et celle d’un club qui s’est construit, en tant que tel, depuis un an et demi. Cinq ans plus tôt, donc, Dias s’amusait, dans l’élite, à planter quelques coups francs dont il a le secret, à Bonal ou ailleurs. Comme à Jacques-Chaban-Delmas, par exemple. A tel point que la presse nationale, alors avide de comparaisons « juninhesques », en faisait ses choux gras.
Les temps ont changé, pour celui qui était redescendu d’un étage, à Créteil, où il était revenu, la saison dernière, après une première pige en CFA 2, du côté du Racing de Michaël Isabey, Guillaume Lafrance… ou quelques autres copains. « Le fait que tous mes collègues soient là, ça énormément joué sur ma décision, je ne peux pas dire le contraire » avoue celui qui, comme il y a deux ans, ne voulait « pas partir pour partir », malgré « des contacts avec pas mal de National 2, deux ou trois de National et autant à l’étranger ».
Genet : « Il a élevé le niveau d’exigence »
Dias, le Franco-Portugais encore très enraciné du côté de Seveux, là où tout a commencé, a fini par se convaincre que l’idée de départ, de faire un bout de chemin avec le Besançon Foot, devenait une évidence. « J’ai conscience que j’ai pris du temps à me décider. Je n’avais pas caché que je ne fermais la porte à aucune discussion. Mais aujourd’hui, c’est fait, et je pense que c’est un bien pour tout le monde ». Y compris pour le joueur, donc, qui a visiblement des fourmis dans les jambes. « Je suis un compétiteur. On ne sait pas de quoi l’avenir sera fait, que ce soit à titre individuel ou pour le projet du club. Mais mes ambitions sont intactes ».
On n’en doutait pas. Depuis cet été, Rafael était un membre à part entière du groupe d’entraînement. « Il a élevé le niveau d’exigence, de façon naturelle et le reste du groupe s’est mis au diapason » nous avait confié un Hervé Genet, sous le charme. Ce regard, que ses nouveaux partenaires lui témoignent, le nouveau numéro 10 des « Bleus », pas le dernier à mettre l’ambiance dans le vestiaire, le nuance. « On est une demi-douzaine à avoir été formé à Sochaux, on se connaît depuis l’âge de 13 ou 14 ans. Ce sont surtout des potes. Je n’arrive pas en disant, ‘c’est moi qui vais vous faire gagner des matches’, non. Je suis quelqu’un de simple, qui ne se prend pas la tête et si je peux apporter, par mon expérience et ma façon d’être… ». La superbe ambiance, qui vaporise le vestiaire bisontin, a sans doute, encore plus avec cette annonce, de beaux jours devant elle. « Je ne sais pas comment c’était avant, car je ne connaissais que Gui’Laf (NDLR : Guillaume Lafrance), mais ça m’a étonné en arrivant. C’est un super groupe et l’ambiance est saine. Ça fonctionne bien. Ce n’est que le début, mais il n’y a pas de raison que cela change ». Encore moins avec un tel renfort.
Maxime Chevrier
Le derby ? « Un match particulier »
Il faudra probablement attendre samedi, jour du derby au Racing, pour savoir si Rafael Dias sera qualifié et pourra officiellement débuter sous ses nouvelles couleurs. Il faudrait, peut-être, y voir un symbole ou un signe du destin. « On savait que je ne pourrais jouer qu’à partir du 1er octobre et qu’il y avait ce match derrière. Il est particulier. Pour tout le monde, autant pour nous que pour eux ».
Rafael Dias, qui a porté le maillot rouge il y a deux saisons, n’a pas la moindre amertume. Il a simplement « hâte de reprendre la compétition ». « Je l’attends depuis la fin de la saison dernière ».