Posté le 26/08/2018
Un point et une exclamation
La façon dont les Bisontins, qui tirent probablement, moyens du moment en cause, la moitié de leur potentiel intrinsèque, ont su s’accrocher à ce bon nul (0-0) à Louhans-Cuiseaux, est un indicateur de ce que pourrait être leur saison. A eux de le confirmer dans un prochain gros test contre Gueugnon.
Il trotte comme une conviction, dans les rangs du Besançon Foot. Quand cette équipe sera en confiance, débarrassée d’absences ou autres contraintes, si tant est que cela soit possible, avec un début de saison indigeste, des horizons insoupçonnés se présenteraient à elle. Hervé Genet, le plus expérimenté de tous, dans cette troupe assoiffée, un brin impatiente, il faut bien le dire, voit très clair dans son jeu. « Je sais qu’il ne manque que le succès, quelques buts, pour que cette équipe parte » confirme-t-il.
D’ici là, ce n’est pas que le technicien bisontin bétonne, mais en bon homme du bâtiment qu’il est, il s’attaque premièrement aux fondations. Le voyage à Louhans, comme espéré, a ainsi donné une indication. Dans le caractère, l’intransigeance qu’a, par exemple, si bien incarné un Pillot finalement blessé (lire les échos), Besançon pourra sans doute voir venir. Rares, c’est à peu près acquis, seront ceux qui sauront endormir une armada bressane qui en avait passé trois, la semaine passée, à Avallon. « On savait que cette équipe viendrait très bien défendre. Offensivement, c’était insuffisant. On s’est ennuyé » a reconnu Frédéric Jay, le coach louhannais.
De beaux combattants qui sauront mieux faire
La confession résume parfaitement un premier acte, dominé (65,1% de possession), de façon stérile, par les partenaires d’Antoine Larose. Sur son côté gauche, le capitaine des « Jaune et Noir » fut, sans surprise, le joueur le plus dangereux. C’est lui qui aurait pu délivrer un succès étriqué à ses couleurs, soit sur un exploit individuel et cette demi-volée en pivot (68e), soit sur cette dernière incursion dans la surface, repoussée par Di Pinto, après une intervention d’un excellent Vauthey (90e+4). Jusque-là, le portier bisontin n’avait que très peu été mis à contribution, hormis sur coups de pied arrêtés. Un corner, rentrant, de Benhamza (13e), une reprise de la tête de Mingoua sur coup franc de Y. Crolet (44e), la pression crainte a été tuée dans l’œuf.
Costaud, « combattant » comme l’a dit, l’œil satisfait, Hervé Genet, Besançon l’a contenue, presque en vieux briscards. En tout cas avec plus de malice que face à Jura Dolois. D’évidence, il lui a manqué une maîtrise qu’il devra prendre à son compte. Cela passera par certains changements et prises de risque, dans l’entrejeu, où le cadrage, soit dit en passant, fut en première mi-temps bien trop lâche - ou lointain, c’est selon - pour rentabiliser une supériorité numérique dans ce secteur.
Pour appuyer un Atangana franchement remarquable dans son courage, pour, demain, venir en appui d’un M’Baiam de retour à la compétition (en attendant celui de Gueye), il faudra davantage de peps et d’initiative, à l’instar de l’infatigable Mebrak, qui a passé le plus clair de son temps à se sacrifier, pour les besoins de la cause. Il avait d’ailleurs récupéré un mauvais dégagement louhannais et avait servi M’Baiam, pas loin du hold-up, d’une volée en pivot (85e). Cela illustre aussi une progressive montée en puissance, pour un Besançon Foot, mieux en seconde période, qui aura encore (très) fort à faire, dans une semaine, devant un autre gros favori, Gueugnon. Mais les Bisontins, comme ce samedi, voudront continuer à le regarder droit dans les yeux. « C’est surprenant de vous voir aussi heureux de ne faire qu’un nul chez nous » confiait un dirigeant louhannais. Il y a des points qui valent soulagement, cri de joie. Et qui en appellent surtout bien d’autres.
A Louhans, Maxime Chevrier