Posté le 18/08/2018
L’entrée les met
en appétit
New-look, le Besançon Foot entame, ce samedi (18h) devant Jura Dolois, son championnat à domicile, ce qui représente pour lui une double nouveauté. Entre excitation et appréhension, cette mise en bouche est attendue comme un premier tournant, avant un menu gargantuesque.
Un parfum à part. « C’est pourtant ma 22e reprise, depuis que je suis entraîneur » glisse Hervé Genet, assis dans une tribune de Léo-Lagrange. Cigarette à la bouche, visage fermé, le coach bisontin est déjà dans son match ; celui qui doit apposer, de façon plus que symbolique, la première signature de la saison. « La vérité, ce n’est pas avant samedi à 18h » vient-il de rappeler à son groupe, sur une pelouse souffreteuse que certains, gavés de bonnes intentions et en quête de derniers repères, ne voulaient pas quitter, ce vendredi en début de soirée.
Cet appel de la vérité ressemble davantage à un besoin de réponses, après « des derniers matches amicaux qui nous ont laissé un goût d’inachevé », dixit le coach bisontin. Chez cette équipe doubiste, l’appétit n’en paraît que plus dévorant, a fortiori avec cette attaque de championnat à domicile, « qui t’oblige forcément un peu plus, face à une équipe qui, à l’extérieur, vient toujours un peu plus libérée ». Adepte des ouvertures hors de ses bases, qu’il réclamait parfois formellement, le coach bisontin s’accroche, sans doute, à de vieilles habitudes trompeuses. Elles ne disent pas, par exemple, que les deux dernières saisons où l’équipe qu’il dirigeait avait débuté à Léo-Lagrange, une montée avait été célébrée, neuf mois plus tard (NDLR : en 2010, après un premier nul 1-1 face à Amnéville avec le BRC, puis en 2014, après une première victoire 3-2 face à Champagnole, avec l’ASPTT).
« On attaque la montagne d’entrée »
Depuis trois ans, son équipe, à chaque fois confrontée à la plus grande difficulté possible d’entrée, n’était jamais revenue de déplacement avec l’heureuse surprise en poche. Ni en 2015, chez le futur champion Andrézieux (2-1), ni en 2016, chez une réserve dijonnaise qui ressemblait plutôt, ce jour-là, à une armada de Ligue 2 (2-2), et encore moins l’an dernier, du côté de Pontarlier (2-1), qui avait probablement changé la face de la saison du CAP, de l’aveu même de Jean-Luc Courtet, son entraîneur.
Pleine de fraîcheur mentale, avec des recrues qui devraient plaire au public bisontin, l’armada bisontine est donc devant une « page blanche ». Elle doit plutôt inspirer que contracter. Blessé malheureux, grand absent de cette première, mais impliqué auprès du groupe, le taulier Marius M’Baiam glissait quelques mots, en ce sens, à son capitaine Lucas Cuenin. Face à cette équipe, toujours joueuse, de Jura Dolois qui lui avait laissé un mauvais souvenir en mars (0-1), le Besançon Foot ne dévoilera partie de son potentiel qu’à partir d’un certain panache.
Les Mebrak and co ont fait un peu plus que l’esquisser, en préparation, où Gora Gueye, qui sera une des principales curiosités de la soirée, dans le secteur offensif, avait su régler la mire (deux buts). « Mais dans un premier temps, il est primordial de retrouver la rigueur qui nous habitait en début de préparation » harangue Genet, certain « qu’elle ne nous avait pas empêchés de bien jouer au ballon ». A peu de choses près, le vœu ressemble à une entrée épurée, pas loin du clean-sheet anglais. L’entame idéale, celle que l’on rêve et qui se réalise que très rarement. Elle aiderait, une chose est sûre, les « Bleus » à aborder la suite. « On attaque la montagne d’entrée ». Hervé Genet ne se trompe pas. Dans les six premières journées, son équipe affrontera six des huit premiers de la saison dernière.
Maxime Chevrier