Posté le 17/06/2018
De vrais champions !
Vainqueur de la première coupe des réserves de Bourgogne Franche-Comté, le Besançon Foot remporte, en seniors, son tout premier trophée, un an pile après sa fusion. La réussite d’une belle troupe qui a montré, en finale contre Valdahon/Vercel (1-3, ap), qu’elle avait quelque chose en plus.
En 98, Aimé Jacquet avait eu cette réflexion simple, qui sied à cet homme de la terre. « On est heureux de voir les gens heureux ». Ce samedi, le bonheur du groupe de Nabil Bouhi a largement fini par être communicatif. Et ça fait un moment que ça dure. « Ce que j’ai aimé, c’est voir autant les joueurs se prendre au jeu. On a fini avec systématiquement 30 éléments à l’entraînement, tout le monde était dedans ».
Fédérateur, le technicien bisontin est allé au bout de son idée. Gagner ce trophée, c’était peut-être un détail pour certains, mais pour lui ça voulait dire beaucoup. « Les joueurs ont rigolé quand je leur ai sorti ça, en début de saison. Mais c’était ma petite Ligue des champions ». Et le coach de remémorer le premier match de poule (les réserves d’Avallon et de Quetigny étaient sur la route du Besançon Foot) : « C’est là que je leur ai dit que je voulais que l’on aille au bout. On avait fait deux heure et demie de route, le club nous avait mis dans les meilleures conditions et on savait, en championnat, le projet qui était le nôtre ».
Valdahon leur a donné du fil à retordre
L’aventure a pris. Avec ce soupçon de réussite indispensable (NDLR : qualification aux tirs au but, en quart de finale à Saint-Vit). Après le succès à Champagnole, restait donc le Graal à aller conquérir, ce samedi sur la superbe pelouse d’Ornans. « Il faut déjà souligner l’état d’esprit de cette équipe de Valdahon/Vercel » rend hommage coach Bouhi. Avec leur cohorte de supporters, les protégés de Jérôme Spielmann, capables de s’arracher de bout en bout, ont montré qu’ils n’avaient pas sorti Pont-de-Roide et Pontarlier par hasard.
S’ils ont donné du fil à retordre à un Besançon Foot supérieur (deux niveaux hiérarchiques d’écart), la logique a fini par être respectée. Elle aurait pu l’être plus tôt, avec un réalisme plus affirmé. Grand bonhomme du match, Amrane, en première mi-temps, avait ainsi touché le poteau et été mis en échec par le portier du Plateau. La délivrance, pensait-on, arrivait d’un corner. Méguitif le bottait et le coup de boule parfait de Garnier faisait le reste (0-1, 68e). « Un but travaillé à l’entraînement, qui implique en plus deux entrants » se félicite Nabil Bouhi.
« La récompense de tout un groupe »
Mais il y avait un mais. « Bizarrement, j’ai senti qu’on lâchait physiquement ». Opiniâtre, valeureux même, Valdahon/Vercel égalisait en toute fin de match et ne volait rien. Vauchier faisait passer le doux frisson de l’exploit, dans la nuque de ses partenaires, au plus grand dam de Keller (1-1, 88e). Le message aux joueurs était alors clair : « Soit on lâche et on abandonne la coupe à Valdahon/Vercel, soit on profite de ce contexte idéal… ». Les Bisontins, ancrés dans un schéma bien établi incluant une première phase de sécurisation, optaient pour la deuxième option. Et les prolongations étaient bien les leurs. Le remuant Cheikh, qui avait connu des échecs face au but jusqu’ici, s’y reprenait à deux fois pour mettre ce but tant attendu (1-2, 100e).
Il était décisif, puisque dans la foulée d’un but refusé (main) pour Valdahon/Vercel, Barghouti, titulaire remplacé puis rentrant, reprenait de la tête un nouveau ballon de Méguitif (1-3, 116e). « C’est la récompense de tout un groupe. En R1 bien sûr, mais aussi R2, U19, sans oublier les joueurs de N3. Il marque une super saison sur le plan sportif et humain. Ce premier titre sous l’ère BF, j’en suis très fier. Il prouve qu’il y a une âme dans ce club » lâche, quasiment aphone, un Nabil Bouhi qui a bien vécu, avec son groupe. « J’en profite pour remercier Carl (Frascaro) pour le soutien et la collation qui nous a été offerte ». Quand on est heureux sur le terrain, on provoque souvent la réussite : bravo les champions !
Maxime Chevrier