Posté le 22/05/2018
Pontarlier l’a mérité
Près de six années, que les hommes de Jean-Luc Courtet se faisaient coiffer au poteau. Ils sont venus conjurer le sort en s’imposant (1-2), dans l’ultime minute du temps réglementaire de la saison, dans un stade Léo-Lagrange pris par l’émotion. Un moment qui restera.
Ce match, Pontarlier en reparlera dans 15 ans. Le Besançon Foot, nettement moins, lui qui n’avait que son honneur à opposer à la féroce volonté de tout un club. Il l’a fait avec valeurs, un certain panache, et même parfois avec talent, faisant ainsi taire quelques esprits faibles ne jurant que par l’hypothèse du match arrangé.
Il a au contraire été disputé, haletant et il fallait bien être deux pour ça. De son côté, Pontarlier a montré qu’il méritait son titre de champion. Jamais cette saison, les Bisontins n’avaient concédé, l’espace de 90 minutes, autant de frappes (20) et d’occasions de but. Longtemps pourtant, le CAP a cru, souvent par maladresse, inefficacité devant le but et donc par peur de conclure, qu’il ne rentabiliserait pas cette domination.
Travail dans la continuité, l’exemple à suivre
Elle n’a pas signifié que les joueurs de Hervé Genet ont été au supplice. Dans le jeu, l’habilité à proprement ressortir et enchaîner, on les a même trouvés meilleurs. L’absence de contrariétés, sans doute. Le temps avançant, le constat s’était renforcé dans un stade Léo-Lagrange, à l’accent pontissalien très majoritaire, mais complètement embarqué par le scénario. Il rebondissait sur une perte de balle bisontine, soit un symbole assez net de la saison. A ce niveau, l’interception qu’avait subie Crolet était une offrande pour les visiteurs, partis en contre et en trombe. Le public pontissalien venait de se soulever et ce n’est pas la lucarne trouvée, dans la foulée, par J. Courtet, qui allait le faire déchanter, malgré les savants appels au calme de Jean-Luc Courtet (0-1, 72e).
Entre le père coach et le fiston goleador, il y avait comme un clin d’œil du destin. Mieux, une photocopie de ce qu’est la réussite pontissalienne, cette saison. Car si beaucoup, après la rencontre, voulaient retenir la prestation (effectivement) très sûre, balle au pied, du métronome Miranda, c’est évidemment le côté décisif de J. Courtet qui avait, de nouveau (comme à Louhans-Cuiseaux), fait toute la différence. A quelques secondes du temps additionnel, l’attaquant prouvait qu’il en était toujours un, bien plus précieux dans ces zones, en donnant, de la tête, le but du titre à ses couleurs (1-2, 89e). Tant pis pour Vauthey, gardien encore impeccable. Tant pis pour les Bisontins qui, par la reprise de volée superbe d’Amaouche (1-1, 77e), sur le débordement, qui l’était aussi, de Courtot, n’avaient pas immérité de revenir au score. Tant mieux pour les Pontissaliens, qui ont donné à leurs hôtes, mais aussi à tout un club, une belle leçon d’opiniâtreté. La réussite se provoque, à force de travail. Et de temps.
Maxime Chevrier