Posté le 15/04/2018
Parce qu’ils la voulaient vraiment
Les Bisontins sont allés décrocher, dans les derniers instants, une victoire probablement déterminante, à Selongey (1-2). Ce dont on ne les pensait plus capables et ce qui ne leur était plus arrivé depuis six mois. La récompense, significative, d’un groupe volontaire.
Un maître coup franc dans la boite, de Crolet, un duel aérien gagné par Hakkar, et une conclusion rusée, d’attaquant, avec la malicieuse tête de M’Baiam. Quitte à se répéter : le football sait tellement être simple. Ce but de la délivrance (1-2, 89e) a bien illustré ce qu’a fait le Besançon Foot à Selongey : il s’est battu. Dignement. On ne lui en demandait pas véritablement davantage, sur cette pelouse bosselée, dont on se rendit compte, immédiatement, qu’elle rendrait l’affaire compliquée.
Bien au fait du contexte, mais aussi du caractère potentiellement très dangereux de la soirée, les Bisontins ont, sans se prendre pour des autres, eu davantage de maîtrise. Très mesuré après la rencontre, Hervé Genet, qui avait beau regretter, un poil sévèrement pour le coup, que son équipe ait « toujours tendance à jouer là où il ne le faut pas », a forcément dû être rassuré de l’investissement de ses troupes. Une replongée dans ce que représentait cette équipe, il y a trois semaines contre Jura Dolois, fera d’autant plus apprécier la… troisième victoire des « Bleus » en 2018.
De l’exigence qu’ils y mettront dépendra leur fin de saison
Charge à eux, désormais, de faire fructifier ce compteur, plus honorablement. A commencer par samedi prochain, devant une équipe de Quetigny qui, comme Selongey, jouera sa peau à Léo-Lagrange. Souhaité, l’enchaînement pourrait être synonyme, mathématiquement, de maintien dans cette division, après une saison en dents de scie. Il serait alors temps de déployer, plus fidèlement, des séquences que l’on a pu voir par bribes, à Selongey. L’ouverture du score bisontine, consécutive à une récupération de M’Baiam enchaînée d’une rapide mise sur orbite pour Amaouche, fut par exemple limpide.
Le dernier cité, d’un centre fuyant aux petits oignons, trouvant la reprise d’un Di Pinto très à son avantage, ce samedi (0-1, 25e). Le Bisontin avait vécu, plein de fougue, son premier but de la saison, laissant entrevoir cette grinta qui n’a pas fait défaut, ce coup-ci, au reste du groupe. Bien sûr, comme trop souvent cette saison, et malgré le nouveau match très sûr de Vauthey, dans ses cages, Besançon avait eu cette affreuse manie de se punir tout seul. Les corners selongéens, joués au second poteau sur la tête de Begin, n’avaient pas servi d’alerte à un ensemble décidément friable. Golliard et Hakkar se gênaient, « alors qu’il n’y avait même pas de danger » croyait revoir, à juste titre, leur coach, et le premier cité trompait son gardien, en prolongeant de la tête (1-1, 29e).
Le troisième csc de la saison faillit coûter les trois points. Et même peut-être plus que ça. M’Baiam, qui se sera heureusement parfaitement racheté, avait vendangé ce ballon du 1-2, sur une action, initiée par Hakkar, certainement auteur de son meilleur match cette saison, et relayée par Di Pinto et Amaouche (32e). Selongey, capable, outre les phases arrêtées, d’être très dangereux en contre grâce à la faculté de ses attaquants (et notamment Blot, côté droit), frôla le coup parfait, juste avant la pause. De quoi pouvoir donner des regrets à une équipe qui, en cas de quatre relégations, a encore largement le potentiel (et peut-être même le calendrier) pour s’en sortir. Elle aimerait forcément être à la place d’un Besançon Foot, nanti de dix unités d’avance, qui ne doit pas s’interdire de chasser vigoureusement les gros points, dans cette fin de saison. S’ils le veulent vraiment, comme ce samedi, ils le feront.
Maxime Chevrier