Posté le 22/03/2018
L’implacable constat
Pour la quatrième fois en cinq matches à Léo-Lagrange, en 2018, le Besançon Foot a été battu. Jura Dolois, qui l’a emporté, sans rien voler, dans les derniers instants de la partie (0-1) a mis au pilori une équipe et des individualités indignes de leur rang.
La claque est violente. C’est bien fait, et c’est presque tant mieux. En forçant un peu le trait, Besançon a mérité de perdre, d’encaisser ce but, en toute fin de match (ça faisait longtemps…), sur une inspiration parfaite de Decombe (0-1, 89e). Sans cet éclair, qui ponctua un match pour le moins insipide, il y a tout lieu de penser que certains discours de circonstance auraient été ressortis. Et cette équipe se serait, à nouveau, voilé la face.
Ce mercredi, et Lucas Cuenin, l'impliqué défenseur bisontin (détruit à la fin du match), l’a on ne peut mieux résumé, les « Bleus » n’ont strictement « aucune excuse ». Aucune. S’il n’a pas gagné chez lui, comme c’est le cas pratiquement depuis le début de la saison, c’est tout simplement parce que le Besançon Foot n’est pas bon. Jura Dolois, dans ce match de milieu de tableau (à ce jour !), lui a donné une leçon d’audace. 4-4-2 en losange, l’équipe de Hervé Saclier a été supérieure dans l’utilisation du ballon. Point. « On est plus solide défensivement en ce moment. Même si l’on ne peut pas dire que l’on ait eu une maîtrise sur cette rencontre » a estimé le coach jurassien.
« On a touché le fond »
Jura Dolois a néanmoins eu la possession à Léo-Lagrange. Si l’on se remémore l’impuissance que cette équipe avait laissé, à l’aller face à des Bisontins qui avaient, pourtant, uniquement paru géré les affaires courantes, cela doit légèrement interroger. « Clairement, les ambitions ne collaient pas au véritable niveau de cette équipe » a tranché Hervé Genet, plutôt décontenancé, à l’issue des débats. Il peut l’être. Certes, on n’a pas vu les partenaires de Mickaël Courtot s’en foutre, ce qui est la moindre des choses. Dans la lignée d’un premier quart d’heure positif, ils ont parfois essayé. Mais ont-ils été dangereux, action construite à la clé ? Pratiquement jamais, en 90 minutes.
Ce constat-là est « alarmant ». Le qualificatif sorti de la bouche de Lucas Cuenin est aussi juste que l’implacable constat dressé par son entraîneur. « On en est train de toucher le fond. Il y a un mauvais état d’esprit actuellement dans le groupe ». L’urgence, cette fois, est décrétée pour que, de l’insipide ventre mou, cette équipe ne tombe pas, samedi à l’issue du match crucial face à Saint-Vit, dans un bas de tableau qui n’a jamais été aussi près. « Pas besoin de mot. Juste une réaction humaine et d’orgueil sera nécessaire samedi, vu la raclée que l’on avait prise à l’aller » a exhorté Samuel Kennel. Justement, et malgré la sympathie que l’on peut porter à un garçon comme Guillaume Lafrance, le président doubiste a qualifié « d’honteux », « ces cartons rouges qui ne donnent pas l’image que l’on veut donner du club ». Sur contestation anormale (NDLR : la prestation du jeune arbitre, M. Roche, a été excellente), le Besançon Foot a, comme souvent en 2017, fini en infériorité numérique. A nouveau, il s’est tiré une balle dans le pied. Une fois de plus, il a déçu. Et se retrouve confronté à ce qu’il est. « L’introspection » réclamée par coach Genet devient juste indispensable.
Maxime Chevrier