Posté le 10/12/2017
Une bonne mise
aux points
Comptablement, le Besançon Foot se savait en retard. La façon dont il s’est imposé (5-1), avec autorité, devant son voisin du Clemenceau, ne fera certes pas oublier les difficultés qu’il a pu rencontrer face à une formation qui aurait davantage dû scorer. Mais elle a de quoi réconforter.
Hervé Genet n’a que trop connu, la saison passée, des scénarios de match où son équipe jouait bien au ballon, se procurait des occasions, mais avait, telle une terrible loi des séries, systématiquement le mauvais rôle. Ses joueurs ont appris et ce vécu, bien supérieur à celui du Clemenceau, s’est logiquement ressenti, samedi soir. Certes, l’équipe du SCBB n’a pas totalement la même démarche du BFC, un an plus tôt. Essentiellement parce que, sans doute un peu trop joueurs et naïfs, les partenaires de Thomas Caillier ont pratiquement encaissé le double de buts que… l’avant-dernière défense du championnat (Saint-Vit). Presque rédhibitoire.
Mais si le Clemenceau a de nouveau concédé un lourd revers et cinq buts, samedi soir, il a affiché un visage qui le rapproche de plus en plus, et pas seulement statistiquement, de son premier succès de la saison. Celui qui pourrait, ensuite, faire passer de sales quart d’heures aux équipes qui se rendront au Rosemont, sur un synthétique où les qualités intrinsèques de ce jeune groupe s’exprimeront davantage qu’à Léo-Lagrange. L’excuse du terrain, certes difficile, ne veut pourtant strictement rien dire, dans l’écart que le tableau d’affichage a matérialisé. Car les visiteurs d’un soir, avant de gâcher plus que de raison face au but de Laurent, avaient bien ouvert la marque, sur une frappe imparable de Sissoko (0-1, 2e).
Des signaux encourageants…
Ce n’était d’ailleurs que justice, tant le Clemenceau mettait plus d’impact, plus de vivacité, dans un début de rencontre où le Besançon Foot eut l’excellente idée de rapidement faire son retour. Après une double occasion Crolet-Pesenti (10e), c’est Crolet qui trompait un Biagui un peu en difficulté (1-1, 13e). Malgré une fin de premier acte à l’envers, c’est ensuite logiquement que les « Bleus » avaient pris les devants. D’abord par un mouvement d’école, instauré par Crolet qui, par le précieux travail de corps de M’Baiam, avait profité à Pesenti, très en vue et auteur d’un caviar pour De Morais (2-1, 37e). Comme si le destin avait, enfin, choisi de sourire à cette valeureuse formation bisontine, le trou était fait, avec opportuniste. Quel plus beau symbole que de le voir inscrit par le capitaine Mickaël Courtot (3-1, 40e), au bonheur pur. « Je ne me rappelais pas de l’avoir vu marquer » soulignait, d’un sourire affectueux pour son protégé, Hervé Genet.
Et vu que Dielemans (54e), pas plus que ses copains avant le repos, face à Laurent, n’était parvenu à réduire la marque dans une situation pourtant très favorable, la suite avait perdu toute once de suspense. D’un doublé, qu’il recherchait ouvertement, c’est M’Baiam qui jouait les justiciers (4-1, 69e puis 5-1, 82e). Un score lourd pour le Clemenceau, noir, notamment sur cette occasion énorme de Caillier (70e), alors que Sissoko, pour un mouvement d’humeur qui pourrait lui coûter cher, était directement expulsé (90e) par M. Torres. Ces vents contraires-là, le Besançon Foot continuent à les chasser. Lui qui n’avait jamais gagné, cette saison, à Léo-Lagrange, a peut-être la chance, finalement, de s’être construit dans la difficulté. Il aura de nouvelles récompenses s’il s’évertue à ne pas l’oublier.
Maxime Chevrier