Posté le 27/11/2017
A cœur vaillant…
C’est presque heureux, que les Bisontins aient été réduits à dix, pendant une heure. Au mental, la victoire (1-2) qu’ils sont allés chercher en fin de match à Quetigny, est probablement plus significative que si elle avait été nette et sans bavure, suite aux différents face-à-face en première mi-temps.
Ils ont bien dû sentir qu’ils l’avaient poussé à bout. Bougon, Hervé Genet en avait marre. « On peut s’attendre à tout, avec ces joueurs » pestait-il, guère entraînant. Il fallait donc espérer le meilleur. Dans l’état d’esprit, les partenaires de Mickaël Courtot ont fait quelque chose de beau. Cette grinta, que d’aucuns qualifieront - et ils n’auront pas tort - de minimum, a même été, à leur échelle, magnifique.
Une nouvelle fois, les Bisontins ont été chatouillés dans leur orgueil. Carl Frascaro se chargeant d’asséner, avant la rencontre, une ou deux vérités. Le même vice-président qui avouait, deux heures plus tard, une fierté encore jamais témoignée cette saison. Bien sûr, le Besançon Foot n’a pas résolu tous ses soucis. Loin de là. Il a, notamment, gâché tout ce qu’il a voulu en occasions en or, dans la première période, et a ensuite trouvé le moyen de se faire égaliser, en contre, alors qu’il évoluait à dix contre onze.
Ils ont été piqués. Ils ont répondu
Ça, c’est l’éternel côté face. Celui, insaisissable on le sait, d’une équipe à nouveau apparue supérieure à son adversaire, mais s’éloignant trop souvent des bases qu’ordonne un tel championnat. Ce b.a.-ba ? Le combat ! N’en déplaise aux rêveurs. Et si les « Bleus » ont plu, ce dimanche, c’est avant tout parce que, piqués au vif, ils se sont décidés à se comporter en hommes. Rarement, un garçon comme Crolet s’était autant battu. Ça vaut tous les gris-gris du monde. Ça vaut autant que le comportement exemplaire de la doublette Cuenin-Boine, derrière. Autant que la hargne, classique chez lui, d’un M’Boa. Autant que le mental de Boussaïd qui, cette fois, n’a pas plongé, après avoir vendangé en première période.
A la mi-temps, on l’a dit, le Besançon Foot aurait dû mener. Assez nettement. Dans le sillage d’un M’Baiam très fort, il en avait tant eu la possibilité. L’attaquant tchadien avait, à tour de rôle, caviarder Crolet (18e) et Boussaïd (42e et 45e+1). Un remake d’inefficacité se jouait, sans oublier l’occasion de M’Boa (20e), servi par un Hakkar qui trouvait le moyen de se faire exclure en quatre minutes (32e). Plus poissard, ça devenait alors difficile.
Il faudra se souvenir de ce match
C’est donc à se demander si ce scénario catastrophe n’a pas été bénéfique. A se demander, décidément, si cette équipe n’est pas cent fois meilleure quand elle n’a pas le ballon. Quand elle se fait toute petite, et évite donc de se griser. A dix, avec deux lignes de quatre consciencieuses, les Doubistes ont continué à faire mal. Si M’Baiam ratait, à son tour, cette ouverture du score tant convoitée (48e), c’est bien de Boussaïd, lancé par M’Baiam, que venait la lumière, super-enchaînement crochet du droit, ballon enroulé du gauche, à la clé (0-1, 52e).
Il y avait eu, à ce moment-là, une idée, qui avait déjà fait son chemin un soir de bravoure, à Auxerre : non, Besançon ne lâcherait pas. De la crainte, il y en eut, pourtant. Et même un peu plus quand, bien trop joueurs (passe de Di Pinto interceptée éliminant quatre Bisontins), les Francs-Comtois se faisaient punir sur un contre anormal, dans ces conditions. Le piqué de Fahim (1-1, 67e) n’avait heureusement pas tout fait vaciller. Le destin le rappelait. Entré en jeu depuis quelques secondes, De Morais, lancé depuis la médiane, s’en allait apporter la délivrance, après avoir touché le poteau de Bohm (1-2, 83e). Symboliquement, il y avait tout eu dans cette action. Même la rage et la joie enfin communicative d’un groupe qui gagnerait tant, à être systématiquement comme ça. Ce match-là, il faudra s’en souvenir. Pendant longtemps.
Maxime Chevrier