Posté le 08/10/2017
Bloqués, à l’arrêt
Face à une équipe de Quetigny impeccablement regroupée, à dix pendant une mi-temps et les prolongations, le Besançon Foot, par manque de réalisme, de fougue et de réussite, a fini par se faire sortir aux tirs au but (0-0, 4-2 aux TAB). La franche déception Coupe de France placera l’équipe au carrefour des chemins.
Longtemps, très longtemps même, on s’est dit que ça allait bien finir par passer. Le foot a beau se réinventer en permanence, ne pas parvenir à marquer une seule fois lorsque l’on cadre à onze reprises dans une rencontre n’entre pas franchement dans les standards. Preuve, d’une certaine manière, que les Bisontins n’ont pas tout mal fait à Quetigny, même si la Coupe, on le savait, ne retient que le résultat. Si Besançon, en seconde mi-temps notamment, avait concrétisé une seule de ses sérieuses occasions, l’analyse aurait tout juste effleuré les manques observés.
On fera donc grâce aux partenaires de Mickaël Courtot le coup acerbe de l’oraison funèbre, même si, en interne, les recadrages, y compris venus du vestiaire, se devinent déjà. Certes, cette équipe, peut-être empattée par la rencontre disputée mercredi soir, a paru traverser la première période sur une allure de sénateur. Son défaut principal ? Le manque de vie qui, semaine après semaine, finit par inquiéter quand il agaçait, hier. Sur un bon terrain, dans une ambiance confinée, Besançon, bien qu’à l’extérieur, avait franchement tout pour passer. Surtout quand, après avoir accroché Dabo en position de dernier défenseur, Chergui avait laissé ses partenaires à dix, juste avant la pause (44e).
Jamais la solution face à Loctin
Quetigny s’était alors exposé à une attaque-défense, qu’il a gérée avec maîtrise, avec ses deux lignes de quatre hyper-disciplinées. Face à un potentiel bisontin sans doute supérieur, les locaux opposaient des valeurs dont feraient bien de s’inspirer les garçons de Hervé Genet. L’excellent Etoundi, replacé, pour les besoins de la cause, en tant qu’expérimental latéral gauche, illustrant le constat à merveille. L’opiniâtreté bourguignonne avait, il faut bien le reconnaître, été facilitée par le côté très prévisible, des lancements (tellement longs) des « Bleus ». Mais même sans ça, on se répète, le Besançon Foot a très souvent tutoyé l’objectif. Son bourreau principal n’étant autre que Loctin, parfois incroyable dans son but.
Tout aurait pu, par exemple, être plié dès le retour des vestiaires, si la volée improbable, pleine lunette, d’Atangana, n’avait pas été détournée par une parade tout autant hors-normes du portier côte-d’orien (47e). On pourra également mesurer l’importance des claquettes réflexes décisives face à Di Pinto (81e) et Crolet (101e), ou la parade face à M’Baiam (107e). Impressionnant, le dernier rempart local aura eu le temps d’être en feu, pour devenir, presque sans surprise à force, le héros face aux deux tentatives ratées de Courtot et Pesenti, dans la loterie des tirs au but. Dans ses cages, Laurent, seul Bisontin (avec M’Boa) à raisonnablement pouvoir être serein dans la nécessaire séance d’autocritique, avait réussi à la sauvegarder. D’abord sur deux parades magnifiques sur coups de pied arrêtés (37e et 90e+1), puis sur un double arrêt réflexe après un… corner vendangé par Crolet (102e). Soit les quatre frappes cadrées d’une équipe de Quetigny qui a su, à force d’énergie, aller à l’essentiel. L’enjeu du rendez-vous était bien celui-là. Pour ne pas avoir emprunté ce chemin en Coupe de France, les Bisontins s’y contraindront, lors des deux matches à venir, s’ils veulent exister en championnat.
A Quetigny, Maxime Chevrier