Posté le 24/09/2017
Une étape,
pas encore le général
Besançon a gagné aisément (0-4) et il ne pouvait objectivement en être autrement. Valeureux, Delle n’a pas pu inquiéter une formation bisontine qui aurait gagné à se montrer plus tranchante et réaliste. C’est sûr, il lui reste du travail.
Penser que ce groupe se construira et changera radicalement de visage dans la dynamique de la victoire est largement permis. Pour cette raison essentielle, la qualification, sans encombres, à Delle, est à ranger au rayon des nouvelles heureuses. Jamais, véritablement, le Besançon Foot a paru se diriger vers un scénario catastrophe. Reparti des bas-fonds (lire par ailleurs), Delle n’avait cette fois pas les armes, après avoir consécutivement sorti Luxeuil, Beaucourt et Valdoie.
Du coup, les joueurs du Territoire ont défendu. Constamment et avec mérite, quand on sait ce qu’est courir après le ballon, 90 minutes durant. Les Bisontins, pas bien inspirés, les ont bien aidés, eux qui auront mis du temps, dirons-nous, à régler la mire. « On n’a pas été bons » a tranché Hervé Genet, en référence à une première mi-temps, où les Bleus n’avaient dû se contenter que d’un petit but, sur une kyrielle de situations franches. Peu, c’est certain, même si Lopez, dans ses buts, avait repoussé l’échéance brillamment, face à M’Baiam (10e) et Hakkar (12e), et qu’un but avait, a priori, été refusé à tort, à l’attaquant bisontin (18e).
« On peut tellement mieux faire… »
L’entame pas idéale ne participait pas à relâcher un groupe en appel de confiance. Mais l’ensemble, malgré quelques gestes inutiles, ne se désunissait pas. Quand Amaouche se couchait, pour reprendre de la tête, au deuxième poteau, un centre soigné de M’Baiam (0-1, 35e), on comprenait que le plus dur avait été fait. L’opposition prenait alors des allures de mise en place, en situation offensive. Bon-enfant, le public local s’était résigné. « Ils auraient même pu venir sans gardien », entendait-on, à plusieurs reprises. Que Besançon, comme à Audincourt, n’ait pas encaissé de but était, dans ce contexte, un minimum qui sera néanmoins à dupliquer en championnat.
Car pour espérer aller plus loin, les joueurs de Hervé Genet devront en faire plus. « On peut tellement mieux faire » soupire l’intéressé. Ce mieux, c’est par exemple cette touche finale, superbe. Une talonnade, le long de la touche, de Crolet pour M’Baiam, un deuxième centre parfait de ce dernier, pour la tête pleine lunette de Cheikh (0-4, 89e). Ou quand cette équipe, horripilante quand elle tombe dans l’individualisme et le porté de balle, peut être si brillante, quand elle joue… simple. En une ou deux touches quoi. Si certains, malgré les avertissements répétés, en doutaient encore, la froide sensation de la lame les rattraperait, avec les prochains et nombreux retours de joueurs.
Pour le reste, on signalera que M’Baiam, impliqué sur les deux buts décris, avait fait trembler les filets pour la troisième semaine consécutive, d’une belle volée après un corner (0-3, 79e) et que Crolet, d’une frappe qui avait coïncidé avec la seule erreur d’appréciation de Lopez (0-2, 55e) avait également connu le sentiment du buteur. « On dirait qu’ils ne sont pas contents pourtant… » lançait-on encore, dans ce public connaisseur. Sans doute parce que les Bisontins savent toute la route encore à effectuer. En entretenant une dynamique de succès, elle paraîtra de moins en moins pentue.
A Delle, Maxime Chevrier