Posté le 17/09/2017
Protocole respecté
Dans son opération rédemption, il était demandé au Besançon Foot de s’imposer. Batailleur et respectable, le promu Saint-Apollinaire aura souvent compliqué la tâche d’une formation bisontine qui a eu peur… de tenir sa première victoire de la saison (2-1). Ça s’est autant vu que ça fait du bien.
Aurait-il pu en être autrement ? Ce match, cette victoire conservée dans une difficulté poussée, c’est une synthèse de ce qui était à la fois imaginé et espéré. S’en réjouir, le temps d’une soirée seulement, est donc tout sauf interdit, car cela figurait bien dans l’étape un du protocole à respecter. Celui d’une équipe, touchée, qui ne pouvait pas renverser des montagnes du jour au lendemain.
Oui, Besançon a joué la peur au ventre, ce qui a rendu sa production technique parfois indigente. En deuxième mi-temps surtout. « C’est pour ça qu’il y a quand même de l’insatisfaction » a noté, lucide, Hervé Genet. Mais bien que frileux et tendus, les « Bleus » ont plutôt eu tendance à se battre pour cueillir cette récompense qu’ils méritaient. Leur principal tort ? N’avoir pas mis les ingrédients pour que celle-ci ressemble à une évidence. En concrétisant des sérieuses occasions, en première mi-temps, les Francs-Comtois auraient vécu cette première bien différemment.
Derrière, ça doit être mieux
Car une fois n’est pas coutume, Besançon s’était responsabilisé, avec une entame irréprochable, légitimement récompensée par l’œuvre des deux meilleurs Bisontins. Crolet, fin dans ses tentatives (notamment sur coups de pied arrêtés), reprenait habilement, de volée, le centre impeccable de M’Baiam (1-0, 7e). Astucieusement reculé par son coach, l’attaquant tchadien donnait, non pas la pleine-mesure, mais une belle esquisse de ses possibilités. Devant, tous n’avaient pas encore ce degré de précision. Boussaïd et Atangana avaient eu les fenêtres de tir. Sans succès. Pire, les locaux avaient remis en selle des Bourguignons, alors pas malheureux d’égaliser. Sur ce but, la hargne éplumienne s’était illustrée. Trois duels aériens consécutifs remportés, un jeu direct pour Grandjean qui mettait à mal Cuenin. Vauthey était battu (1-1, 23e).
C’est d’ailleurs bien défensivement, que des réglages seront nécessaires. S’il aurait été vraiment inspiré de conserver ses cages inviolées, le Besançon Foot a affiché, derrière, une nervosité qui a touché tout le monde. Les regards, en fin de match, en disaient long sur la perception que ces garçons avaient probablement d’eux. Pour aller plus loin cette saison, il faudra que chacun puisse se convaincre que cette équipe, qui a encaissé 40 buts l’année dernière et qui est repartie sur les mêmes bases cette année, doit se prendre en mains.
La force des coups de pied arrêtés
Il est en effet probable que les partenaires de Mickaël Courtot ne seront pas toujours sauvés (« On a été en déficit quasiment à chaque fois » a reconnu Pierre Paulin, le coach bourguignon) par leur vraie force de samedi soir : une dangerosité extrême, pas vue depuis très longtemps, sur coups de pied arrêtés. Crolet à la baguette, les Bisontins ont largement dominé ce secteur, qui permit à M’Baiam, qui venait de toucher du bois (31e), de scorer d’une tête rageuse au premier poteau (2-1, 37e). Ça, c’est pour le côté pile.
Côté face, il y avait donc eu cette deuxième mi-temps, longue comme un dimanche sans pain. Soit pas inspirés, soit pas vernis, et sans doute un peu des deux, les Bisontins ne profitaient pas d’un… trois contre zéro, avec un but refusé sur hors-jeu (Boussaïd pour Crolet) qui venait, d’un autre côté, rappeler une action très suspecte, en première mi-temps, entre Vauthey et Grandjean (19e). Malgré un ballon qui ne cessait de leur brûler les pieds, les locaux avaient contenu les assauts bourguignons, sans concéder de réelle occasion. Pour ce coup-ci, c’était bien le plus important.
Maxime Chevrier