Posté le 21/08/2017
Punis comme des bleus
Au-delà du côté dérangeant d’une défaite inaugurale, c’est bien davantage la façon dont les Bisontins ont perdu (2-1) cette rencontre à Pontarlier, qui a fait enrager. Avant tout vis-à-vis d’eux-mêmes, ils se devront une revanche, samedi dans le derby face au Racing.
Dis-moi comment tu perds, je te dirais comment tu es. Sur cette base, le Besançon Foot avait les marques d’un visage bigrement bicéphale, en quittant samedi soir le Haut-Doubs. Celui d’un ambitieux bien naïf. Tout a finalement confiné à une fébrilité, voire même une nervosité déplacée, dans certains moments clés qu’ont parfaitement su exploiter les partenaires de Xavier Da Rocha.
C’est du reste le capitaine du CAP qui s’est chargé de rappeler aux hommes de Hervé Genet ce qu’était le pragmatisme, dans un tel championnat qui augure une guerre de tranchée, chaque week-end. Besançon avait mieux attaqué les débats, avec une première action léchée conclue par Crolet (5e) ? Pontarlier répondait par une science peut-être mieux spectaculaire, mais diablement plus efficace. Il le devait à son travail préparatoire sur coups de pied arrêtés. Une première fois, Mickaël Courtot et les siens avaient été mis en difficulté par cette fausse piste centrale qui appelait en fait une remise deuxième poteau pourtant… étudiée à la vidéo (13e).
« Nos travers sont ressortis »
L’alerte n’était visiblement pas assez grande. Au marquage, Cuenin et Courtot étaient devancés par leur joueur, au plus grand dam de Laurent, battu de près par la volée couchée de Da Rocha (1-0, 15e). Une des trois frappes cadrées pontissaliennes dans cette rencontre, dominée - souvent de façon désordonnée - par des Bisontins qui ne se réconforteront pas par cette donnée statistique. Car une fois de plus, ils avaient donné le bâton pour se faire battre. Seuls. Un dégagement du jeune Romaric André, probablement le meilleur homme sur le terrain, une déviation, côté gauche (là aussi programmée) de Janvier bien plus grand que Dabo, et la suite était un modèle du genre : course dans la profondeur et centre parfait de Gomariz pour la reprise de Matip. Pontarlier ne volait rien et mettait un sacré uppercut (2-0, 24e).
Bien sûr, Besançon a failli s’en relever. Bien sûr, il a rendu Pontarlier peu serein, ce que n’a pas manqué de souligner un Courtet lucide. « Mais tous nos travers sont ressortis » a pesté Genet, qui n’a pas goûté, au-delà du non-respect des consignes, aux quelques relents individualistes. Après la tête d’Amaouche, boxée par André (42e), il y avait eu, dans la foulée, le penalty obtenu par Golliard, et transformé par Crolet (2-1, 44e). Tout, là aussi, pour rappeler des caractéristiques des deux saisons passées. Celles qui avaient été remplacées, en préparation, par un visage plus conforme au rang d’une bonne équipe de N3.
Pour le devenir, le Besançon Foot devra être plus appliqué, plus simple. Plus rigoureux. Il s’en était un peu approché, en deuxième période, après que Hervé Genet avait changé tout son flanc droit. Mais pour sûr, il devra s’épargner de tendre la joue, comme sur cette expulsion (deuxième jaune), qu’on avait sentie venir, d’Amaouche, qui fera défaut samedi, contre le Racing. Un match qui doit permettre à cette équipe de montrer qu’elle vaut mieux que ces premiers atermoiements. Ils étaient dérangeants samedi, qu’ils ne deviennent pas plus demain.
Maxime Chevrier