Posté le 20/06/2017
Hamdache, le temps de digérer
La nouvelle recrue du Besançon Football a maudit son début d’année 2017. Alors en plein boom, avec deux propositions sous le coude pour signer professionnel, Mohamed (25 ans dans un mois) a été fauché en plein vol par une blessure au genou. Ce solide gaillard la soignera jusqu’à la fin de l’été. Avant de revenir plus fort.
Insaisissable destin. Celui qui se noue souvent sur une fraction de secondes. Mohamed Hamdache se souviendra longtemps de son hiver 2017. Il s’augurait sous les meilleurs auspices. « Il y avait eu cette grosse première partie de saison et ce match en Coupe de France, contre les pros de Dijon ». A la même date, le BFC recevait Nancy. Louhans-Cuiseaux, le club de Mohamed depuis 2014, faisait tanguer le grand voisin, sans que l’assurance de la tour de contrôle défensive ne soit totalement passée inaperçue.
Fatigue, sans doute, relâchement, peut-être, ont été engendrés. « Il n’y a jamais de hasard dans le football et les événements qui nous arrivent » répétait souvent, avec force, Damien Ott, l’ancien coach colmarien. Le joueur a dû digérer. « Tout est tombé à l’eau. Au début, ça n’a pas été simple. Je savais que j’avais soit la possibilité de signer pro tout de suite, soit d’attendre la fin de la saison ». Cette blessure (rupture des ligaments croisés) a différé le rêve. Mais ce beau bébé (1m93 pour 86kg) a vite pris le rebond. « J’ai déjà choisi de me faire opérer à Lyon, par un spécialiste réputé (NDLR : le professeur Bertrand Sonnery-Cottet, qui avait notamment opéré Nabil Fekir pour le même mal) ». Un premier voyage à Capbreton « où je retournerai cet été pour finir ma rééducation » a suivi. Sa reprise avec le groupe bisontin est fixée à fin août ; la compétition, pour « fin septembre, début octobre ».
« Si je viens, ce n’est pas pour un an. Je ne suis pas un mercenaire »
La nouvelle aventure qui s’offre à lui s’apparente à un exutoire. « Je voulais m’engager dans un club plus structuré. A Louhans, avec le départ de l’entraîneur (NDLR : Eric Boniface), plusieurs joueurs sont sur le départ. J’ai dit aux dirigeants que cela ne m’intéressait plus. L’avantage avec Besançon, c’est que j’arrive dans le plus gros club de la région, avec une vraie structure derrière ». Le témoignage en dit long sur l’homme, né en Algérie, et très vite atterri à Lons-le-Saunier, où il a grandi avec sa famille. Educateur dans l’âme, Mohamed Hamdache passera, cette saison, son Brevet d’entraîneur de football (BEF). « J’ai aimé en ce sens le discours de Samuel Kennel, qui m’a présenté un projet à long terme. Ça me va très bien. Si je viens, ce n’est pas pour un an. Je ne suis pas un mercenaire ».
Les entretiens « avec le coach et M. Frascaro » l’ont aussi convaincu de la dynamique et des ambitions du club. Une vision conforme à celle que lui avait vendue Yohan Crolet. « On est des amis d’enfance » raconte celui qui débuta à Lons-le-Saunier où il fut surclassé, à l’âge de 16 ans, pour évoluer en DH. Deux saisons suivront à Jura Sud (CFA). A Besançon, « dans une autre ville par rapport à ce que j’ai connu », le retour dans la région se fera avec une envie folle, chez le nouveau défenseur du Besançon Football, qui « peu[t] aussi évoluer en 6 ».
Maxime Chevrier
Hervé Genet a conforté ses premières impressions de la solidité de son nouveau défenseur en échangeant avec Eric Boniface, ex-entraîneur de Louhans-Cuiseaux. Photo Frédéric Reynes